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The Lost City of Z - la critique

"The Lost City of Z"
"The Lost City of Z" © DR
Yannick Vely , Mis à jour le

Le réalisateur américain James Gray signe avec «The Lost City of Z» une fresque d'une beauté formelle renversante. 

Note : 5 sur 5

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Réalisé par : James Gray

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Avec : Charlie Hunnam, Robert Pattinson, Sienna Miller

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Date de sortie : 15 mars 2017

Synopsis

L’histoire vraie de Percival Harrison Fawcett, un des plus grands explorateurs du XXe siècle. Percy Fawcett est un colonel britannique reconnu et un mari aimant. En 1906, alors qu’il s’apprête à devenir père, la Société géographique royale d'Angleterre lui propose de partir en Amazonie afin de cartographier les frontières entre le Brésil et la Bolivie. Sur place, l’homme se prend de passion pour l’exploration et découvre des traces de ce qu’il pense être une cité perdue très ancienne. De retour en Angleterre, Fawcett n’a de cesse de penser à cette mystérieuse civilisation, tiraillé entre son amour pour sa famille et sa soif d’exploration et de gloire…

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Bande annonce

Critique

Huit années furent nécessaires au réalisateur américain James Gray pour adapter au cinéma le roman de David Grann consacré à la vie et aux aventures amazoniennes de l’explorateur Percy Harrison Fawcett. Une longue gestation qui offre un propos méta à «The Lost City of Z», film qui raconte la formidable quête d’un homme en avance sur son temps, qui cherche à démontrer que les «sauvages»,  tous les hommes et les femmes mal nés, sont aussi civilisés que les éminents membres des cercles aristocratiques. Cette quête tourne à l’obsession pour des raisons intimes : Percy Harrison Fawcett est maudit par son sang et la réussite des expéditions le seul moyen de laver l’honneur familial. 

Depuis «Little Odessa», son formidable premier film, on connait le goût de l’enfant de Brooklyn pour les grandes fresques familiales, son amour pour les romans russes de Léon Tolstoï et les tragédies shakespeariennes. Jamais, peut-être, il n’était parvenu avec autant de réussite à faire le grand écart entre une forme classique, qui évoque aussi bien David Lean («La Route des Indes») que Michael Cimino («Les Portes du Paradis»), et une narration moderne. Il multiplie les ellipses pour donner une ampleur incroyable à son scénario et passe du film d’exploration au film de guerre, du film d’aventure à la tragédie intime. La dernière demi-heure se contemple la bouche ouverte, stupéfait par la profondeur émotionnelle de l’ultime voyage, pris de court par ce que dit le film sur la nature du lien entre le père et le fils, dont «la malédiction affective» se reproduit d’une génération à l’autre.

Tout est aussi affaire de mise en scène et il faut saluer ici le travail du chef opérateur Darius Khondji qui redonne ses lettres de noblesse au 35 mm - oui, du 35 mm, de nos jours, dans la jungle amazonienne… Chaque séquence est d’une beauté formelle à se damner, chaque plan un tableau de maître que James Gray prend soin de ne jamais laisser figé. Bien au contraire, l’auteur de «Two Lovers» cherche toujours à «l’animer» par des effets de lumière ou par des apparitions inattendues - indiens, piranhas, balles qui fusent - pour mieux éviter l’écueil de la muséification de son cinéma auquel son précédent film, «The Immigrant», se heurtait parfois. Grand cinéaste, grand film. 

Retrouvez l'interview de James Gray dans Paris Match numéro 3540

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